Septembre

Dimanche 3 septembre
Reprise d’un rythme sporadique pour ces pages. Des instants passés sous silence comme la célébration des quarante ans de mariage à Caluire d’André et Annette avec quelque centre trente invités.
La découverte du site Points communs.com (PCC), conseillé par une accointance pour avoir un petit lectorat.
La chaleur du parc me coupe toute envie d’écrire. Je vais rejoindre le bercail pour de plus productrices lignes. Là, c’est l’extinction de la plume.

Lundi 4 septembre
Achèvement d’un blog répertoriant les photos de ces noces d’émeraude, tout comme je l’avais fait pour les vacances en Corrèze au lieu-dit Les ortheils (et non orteils comme l’indiquent les panneaux alentour) qui font référence aux jardins.
Du temps passé pour la jubilation de communiquer à un maximum de personnes les images prises de ces instants.
Même chose pour la publication d’extraits de ce Journal sur PCC : l’envie d’être lu. Cet irrépressible, et si vain, besoin d’exister dans le regard des autres. Mon activité professionnelle ne pouvant ouvrir à une quelconque admiration (employé moyen dans une obscure microsociété) je me reporte vers d’illusoires voies pour me croire un chouia nécessaire à l’humanité. Quelle fadaise !
Ce soir, France 2 initie le mouvement de commémoration du considérable événement qui marque l’amorce du XXIe siècle, pas plus enthousiasmant que le précédent.
Un film documentaire sur le 11 septembre mêlant les reconstitutions, les témoignages et les images d’archives. Du bon boulot qui tient en haleine, émeut, bouleverse sans trop chercher la vision manichéenne (fin exceptée), pour davantage se concentrer sur l’horreur vécue par les près de trois mille victimes et les milliers qui en réchappèrent.
Certes, on peut gloser sur la responsabilité indirecte de l’administration américaine et des détenteurs du pouvoir. Un petit documentaire à la suite ne s’en est d’ailleurs pas privé. La négligence criminelle d’institutions comme le FBI ont contribué à la faisabilité des attentats.
Pour autant, les vraies menaces viennent de l’islamisme radical et de ses portefaix haineux. Leur seule optique : faire disparaître notre forme de civilisation.
Entendre quelques esprits faibles, souvent d’origine maghrébine convenons-en, plein de complaisance pour le salopard Ben Laden, tout en profitant et en abusant de la vie sauce occidentale, et la nausée m’envahit. Voilà qui devrait constituer un motif d’expulsion immédiate, y compris de ceux ayant acquis la nationalité par le jus soli, mais qui n’ont visiblement rien à foutre de notre choix de civilisation. Qu’ils aillent en bouffer de l’Al Qaida sanguinaire. Bon vent, bon débarras !

Samedi 9 septembre
Saluons la première d’Esprits libres présentée par Guillaume Durand. Maudissons la dérive des premières parties de soirée, pour le bon pôple qu’il faut distraire, qui se répandent entre émissions mettant au pinacle des ordinaires sans intérêt et séries qui assouvissent le goût morbido-voyeuriste d’une masse indistincte.
Résultat : il faut attendre 23h40 pour avoir la réflexion, la polémique, la profondeur, l’indignation, la vie qui tranche, en somme.
La démocratisation à tout prix n’est-elle pas néfaste à la hiérarchisation établie dans la culture ? C'est l’un des thèmes de cet espace d’échanges accrochés et vivifiants : la réponse s’impose par la grille télévisuelle.
Ceci dit, ne boudons pas notre plaisir, même s'il doit attendre la nuit avancée : les frères Poivre d’Arvor, pétris de sensibilité littéraire et liés par une rare, à ce stade, complicité fraternelle rappelant celle des Goncourt ; Yann Moix à l’œil perçant, aux paroles fusantes pour dépeindre son enfance mitterrandienne (juste un anti-gaullisme perlant qui me gène) ; l’incontournable Philippe Tesson, bruyant mais brillant dans ses à-coups contre quelques idées reçues (j’essaie de ne pas rater son passage, le mardi, à NPPM sur iTV) ; la finesse féroce d’un Jean-Michel Ribes qui, à l’inverse de Tesson, charcute dans la sérénité ceux qu’il juge torves ; le duo fracassant Naulleau-Domecq, par qui le brouhaha émerge, qui dénonce l’asphyxie de la culture française dans un pamphlet aiguisé…
Et notre journaliste, moins échevelé qu’à l’habitude, qui mène les débats avec maestria et qui assume l’extrême probité intellectuelle d’inviter sur son plateau des personnages avec lesquels le désaccord préexiste.
Voilà de la vraie télévision, sans paillettes frelatées, sans goût rance, sans hypocrisie suintante… Une télé comme savait si bien l’habiter, la transcender Michel Polac et son Droit de réponse, Jacques Martin et Le Petit Rapporteur, Armand Jammot avec Les Dossiers de l’écran et Bernard Pivot dans Apostrophes… Un quatuor éclectique (pour une liste non exhaustive) mais qu’identifie l’intelligence.
Avec Durand, s’il parvient à résister aux vagues uniformisatrices de médiamat, une belle page de la lucarne lumineuse pourrait s’écrire.

Mercredi 13 septembre, 0h10
Passé le cinquième anniversaire des attentats contre le WTC et le Pentagone (sans oublier les révoltés du Vol 93).
Je sors du visionnage de trois documentaires enregistrés dimanche soir. Celui sur les quelque deux cents personnes ayant choisi de sauter dans le vide plutôt qu’endurer l’horreur à l’intérieur des tours, m’a particulièrement retourné. Cet homme qui tombe, salarié du restaurant au sommet d’une des tours, symbolise toute la résignation sereine vers son funeste destin.
Après avoir fait paraître un commentaire sur PCC concernant ce fait majeur et amorceur du XXIe siècle, quelques réactions négatives n’en pouvant plus de cette surmédiatisation d’un événement qu’ils relativisent voire, pour les plus vilement sceptiques, remettent en cause. Le révisionnisme du 11.09 a déjà émergé !
Personne n’ose le déclarer ou l’écrire chez Big Média, mais une part grandissante de la population française d’origine maghrébine porte un regard complaisant, voire approbateur, sur les actes sanglants d’Al Qaida. Le simplisme de leur vue met mal à l’aise et nous contraint à une forte vigilance intérieure.
Pour s’offrir une infinitésimale place littéraire (toujours préférable au néant complet pour les non nihilistes) le site PCC permet d’aiguiser sa plume. Je profite du lieu pour proposer quelques extraits de mon Journal comme des jalons du passé utiles pour le présent et l’avenir.
On peut également réagir à un autre commentaire et se colleter (par les mots) aux critiques des autres. L’art de répondre sans concession permet de sortir un peu du monologue du diariste qui ne trouve que lui-même, à court voire à moyen terme, pour réagir à ses propres lignes.
Je peux aussi apprendre le stoïcisme en ne réagissant surtout pas aux pics de la troupe. Pour l’instant j’en suis loin, préférant la virulence réactive.
Côté politique, les partis de gauche, représentés à l’Assemblée nationale, dénaturent le droit d’amendement en ayant déposé plus de cent trente sept mille demandes de modification du projet de loi sur la fusion EDF-Suez. Si le 49-3 n’est pas appliqué (comme cherchent à l’obtenir les gauchistes) il faudra huit ans pour que les débats épuisent cette masse stérile. Les confins de l’absurdité parlementaire viennent d’être atteints.

Vendredi 15 septembre
Malin plaisir à me faire détester sur PCC, nid de gauchistes mal embouchés.
Dernier thème : se souvenir d’avril 2002, de la conception limitée de la démocratie pour les manifestants anti-Le Pen, de la fonction d’aiguillon de ce dernier dans le paysage politique français (ça ils n’ont pas du tout aimé !). Dès qu’on sort des bornes gauchisantes, une flopée de PCCistes vient répandre sa haine simpliste. Finalement, comme dans la vraie vie, avec le risque en moins, pour eux, de se prendre quelques claques méritées.
Les charognards de la mode
Je savais l’univers de la mode obsédé par l’apparence, régi par l’artifice, mais là, j’ai pu récemment jauger la déshumanisation atteinte dans son rapport à la création.
Le phénomène Anorexie cultivé par nombre de mannequins répond à des exigences de ces potentats de la haute couture qui s’entraînent les uns les autres.

La malfaisance sociale s’amplifie avec ces jeunes filles qui ne s’alimentent plus pour espérer rejoindre leurs idoles esthétiques.
Pour justifier son recours à ces jeunes femmes maigres à l’extrême, un couturier a déclaré, avec l’aplomb du cynisme érigé en dogme infaillible, que ses créations étaient automatiquement sublimées par ces corps longs, longs, longs et fins, fins, fins jusqu’au décharnement. Le bougre sous-entendait qu’il devrait se creuser un peu plus les méninges s’il devait faire défiler des femmes au physique plus normal (il a même visé, avec une ironie très mal placée, les « petites grosses » : les richissimes clientes de cette catégorie apprécieront…).
Voilà, pour moi, la vulgarité suprême ! Un Bigard est grossier dans son propos, lui, ce créateur obscène, avec ses manières et sa petite frimousse contente d’elle-même, verse dans la profonde et vulgaire salauderie humaine, celle qui réifie l’autre pour se l’approprier sans une once de remords. Beurk !
Il me rappelle, dans un tout autre registre, cet expert judiciaire qui justifiait ses erreurs dans le désastre d’Outreau par de basses raisons financières : « quand on paye les experts au tarif d’une femme de ménage, on a des expertises de femme de ménage ». Non seulement incompétent, mais d’une médiocrité condescendante sans borne. A gerber !

Samedi 16 septembre
A-y-est ! Ai commencé Houellebeck, Plate-forme. Pour l’instant, rien qui ne m’enthousiasme ou ne m’irrite. J’attends l’arrivée du personnage-narrateur dans le pays exotique de prédilection.

Dimanche 17 septembre
Dans On n’est pas couché ! Jean-Louis Murat, en pleine forme, a tiré à boulets rouges sur la presse people, minant la première de Ruquier, se plaignant du contenu de l’émission et, finalement, se demandant pourquoi il a foutu les pieds sur ce plateau.

Triste : Michel Polac s’associe à Eric Zemmour pour interviewer Klarsfeld. Décati, le débit cahotant, il fait de la peine et aurait dû s’éviter cette exposition médiatique. Presque muet, des tics du visage et des mains traduisant sa vieillesse.
L’hystérique Christine Angot tressaille devant des paroles de bon sens de Zemmour. L’utopie de la générosité suicidaire lui semble naturelle et le comédien Berling abonde avec ses cas particuliers.

Samedi 23 septembre
L’appartement voisin, vide depuis des mois, devrait revenir à un jeune couple, à l’air sympathique, qui le rachèterait à un marchand de biens, lui-même acquéreur du mauvais payeur S. par le biais d’une vente judiciaire. A donner le tournis pour cet appartement traversant d’un peu moins de soixante mètres carrés.
Le jeune homme, ayant appris ma fonction de président des copropriétaires, s’inquiète des futures dépenses pour l’immeuble, et notamment la réfection de la cage d’escalier (propre, mais avec une peinture qui s’écaille par plaques à certains endroits). La raison : leur surface financière n’est pas très large, mais ils « assumeront ».


Canivet ! Gare au Gorille
Actualité française : je pourrais très facilement abonder dans la fustigation du Sarkozy accusé du pire des crimes pour un détenteur de pouvoir politique : l’atteinte à la séparation des pouvoirs.
Voilà donc un ministre de l’Intérieur, numéro deux du gouvernement et, à ce titre, une des têtes de proue de l’exécutif, qui critique une parcelle du pouvoir judiciaire. De là, l’institution s’insurge, s’effarouche comme une vierge prude à qui l’on chantonnerait quelques vers du Plaisir des dieux !
Rappelez-vous la commission d’enquête parlementaire face au juge Burgaud. Là aussi, les syndicats de magistrats s’étaient offusqués du rudoiement verbal de l’incompétent juge d’instruction qui lui, avec la participation de l’institution judiciaire, avait anéanti la vie d’innocents.
Dans ces deux cas, la magistrature se révèle dans sa pernicieuse revendication de corps intouchable, sauf par elle-même avec sa batterie de sanctions-promotions pour les quelques ouailles disjonctées.
Au nom de quelle miraculeuse légitimité ces ex étudiants en droit seraient-ils dispensés de tout regard critique extérieur ? Le tribunal de Bobigny ? Il faudrait le louer comme il faudrait saluer la magistrale éthique du Burgaud dans son boulot ! Ce n’est plus de la séparation des pouvoirs à la Montesquieu, c’est l’élévation du pouvoir judiciaire au-dessus des deux autres pour s’ériger comme l’inatteignable.
Le laxisme de la justice revient à laisser des multirécidivistes terroriser leur territoire d’exercice, rendant vaines les arrestations policières : n’y a-t-il pas là, dans les actes et donc bien plus gravement que l’effet de quelques paroles bien senties, une atteinte au pouvoir exécutif de la sécurité publique et une complicité, de fait, de certains magistrats, par peur, défaitisme ou idéologie, avec les malfaisants ?

Alors donnons à la Justice les moyens de rendre correctement ses sentences, mais ne nous privons plus de stigmatiser les inconséquences de certains de ses représentants pour ne pas aboutir au paradoxe de laisser croupir en prison des accusés de pédophilie présumés innocents (car en préventive) mais de dispenser fréquemment les salopards, terreurs des cités, de la moindre sévérité à leur encontre.
Gare au gorille…

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